JONES (JO)

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Jo JONES 1911-1985

De l’enfance et de l’adolescence de Jonathan «Jo» Jones, né à Chicago le 7 octobre 1911, bien peu de choses nous sont parvenues. On sait en revanche qu’il fait ses débuts à Kansas City comme chanteur et danseur de claquettes. C’est dans cette ville qu’il se lie d’amitié, en 1930, avec Walter Page, qui lui prodigue ses conseils. Formation plus que remarquable, puisqu’elle vaut à Jo Jones d’être engagé par Count Basie en 1935. Pendant treize ans — jusqu’en 1948, avec une seule interruption entre 1944 et 1946 pour cause de mobilisation aux armées —, il va constituer l’épine dorsale de la fameuse section rythmique du grand orchestre. Cette dernière rassemblait autour de lui, outre Basie lui-même au piano, Freddie Green à la guitare et Walter Page à la basse. L’ensemble est tellement proche de l’idéal que le Count lui laisse souvent la vedette en lui permettant de jouer à découvert. Pilier de la formation, Jo Jones est l’une des composantes essentielles des plus grands succès de l’orchestre: One o’clock Jump , Blue and Sentimental , Jumpin’ at the Woodside , Shorty George , Time out , Doggin’ around , Topsy , Jive at Five , Swingin’ the Blues , Tickle Toe , Hamm’n Eggs et Shoe Shine Boy , entre beaucoup d’autres, n’auraient pas cette indiscutable perfection sans sa présence aux balais. Très recherché par les studios, il participe à de nombreuses séances d’enregistrement avec Harry James, Mildred Bailey, Billie Holiday, Lionel Hampton, Teddy Wilson, Benny Goodman, Cootie Williams, Charlie Shavers, Vic Dickenson, Dickie Wells, Sonny Stitt, Ruby Braff, Coleman Hawkins, Jimmy Rushing, Johnny Hodges, Paul Quinichette et Duke Ellington. En 1948 prend fin sa collaboration avec Basie. Il participe alors à de multiples groupes, animés par Illinois Jacquet (1948-1949), Gene Ammons, Charlie Ventura, Ben Webster et Lester Young (1950), Joe Buskin, Buck Clayton et Charlie Barnet (1951-1953). Il se produit dans les tournées du J.A.T.P. (Jazz At The Philharmonic). En 1956, il entre dans le trio de Teddy Wilson. De 1958 à 1959, il est le batteur du trio de Ray Bryant. Il accompagne Coleman Hawkins en 1964 au cours d’une série de concerts en Europe qui l’amène notamment à jouer à la salle Pleyel pour le Paris Jazz Festival. Mais, depuis quelques années déjà, d’autres styles, d’autres modes le rejettent peu à peu dans l’ombre. Il ne rencontre plus qu’un pâle écho de ses triomphes d’antan et doit se contenter de quelques tournées avec Milt Buckner. Et c’est sur un goût d’amertume que s’achève la carrière de l’un des plus glorieux batteurs de l’histoire du jazz. Jo Jones meurt à New Yok le 3 septembre 1985.

Ce parfait styliste occupe pourtant une place capitale dans l’évolution des sections rythmiques. C’est lui, en effet, qui porte à son plus haut point d’achèvement le four beats system , technique qui accentue de manière égale les quatre temps de la mesure. Laissons-lui la parole: «L’orchestre de Benny Moten jouait un rythme two beats, en ne marquant que le premier et le troisième temps. L’orchestre de Walter Page marquait le deuxième et le quatrième. Quand ces deux rythmes se sont réunis dans l’orchestre de Basie, cela a donné un flux égal, un, deux, trois, quatre, comme une balle qui rebondit.» Grâce à lui, la section rythmique parvient à une perfection classique. Son jeu, à la fois léger et mobile, donne à la batterie une élasticité et une pulsation tout en legato inconnues jusque-là. Chef de file du middle jazz, ce musicien souple et élégant se montre aussi à l’aise au sein d’un grand orchestre que dans le cadre intime des petites formations. Percussion à la fois précise et ferme, swing sans défaut, sonorité raffinée, telles sont les moindres de ses qualités. Remarquable dans l’emploi de la cymbale charleston, très habile dans l’usage de tous les accessoires, il construit parfois ses solos avec le seul concours de ses mains nues. Jo Jones annonce — avec Dave Tough — la percussion bop avec un style d’accompagnement proche du contrepoint. Plutôt que de se limiter à maintenir placidement le tempo, il préfère souligner les développements du soliste, lui emprunter des idées, le contraindre à renouveler son inspiration.

Encyclopédie Universelle. 2012.

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